3309 C
3309 Couderc
Il s’agit d’une variété issue d’un croisement entre Vitis riparia (tomenteux) et Vitis rupestris cv. Martin.
L’origine génétique de la variété est également indiquée lorsqu’elle est connue grâce aux données d’hybrideurs, aux analyses génétiques publiées ou bien obtenues par les équipes INRAE de Montpellier (UMR AGAP) et du CRB-Vigne de Vassal-Montpellier.
Il s’agit d’une variété issue d’un croisement entre Vitis riparia (tomenteux) et Vitis rupestris cv. Martin.
La variété de porte-greffe est présentée sous l’abréviation ou le nom figurant dans le Catalogue national qui est aussi le plus couramment utilisé dans la pratique de la pépinière viticole et de la viticulture française. Il n’existe pas de synonymie officielle pour les variétés de porte-greffes.
3309 C
Le nom de l’obtenteur et/ou du sélectionneur est indiqué ainsi que l’année d’obtention de la variété.
Georges Couderc, 1881.
Les chiffres correspondent à des estimations réalisées à partir du cadastre viticole informatisé et de données bibliographiques.
105 000 ha . Bourgogne Franche-Comté, Val de Loire, Aquitaine, Alsace, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Champagne.
Evolution des surfaces de vignes-mères
Les chiffres indiqués proviennent des cadastres viticoles (IVCC, ONIVIT, ONIVINS), des recensements généraux de l’agriculture (SCEES-INSEE), et du casier viticole informatisé (DGDDI).
Les chiffres indiqués proviennent des cadastres viticoles (IVCC, ONIVIT, ONIVINS), des recensements généraux de l’agriculture (SCEES-INSEE), et du casier viticole informatisé (DGDDI).
Année |
ha |
|
---|---|---|
1945 |
341 |
|
1955 |
607 |
|
1965 |
486 |
|
1975 |
353 |
|
1985 |
276 |
|
1995 |
294 |
|
2005 |
291 |
|
2015 |
274 |
Seuls les principaux éléments ampélographiques permettant de caractériser les porte-greffes et de les identifier ont été retenus. Ils sont décrits selon le code de description ampélographique reconnu par l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV), l’Union de la Protection des Obtentions Végétales (UPOV), l’Office Communautaire des Variétés Végétales (OCVV) et Bioversity International (pour plus d’information, voir le menu « Glossaire ampélographique ». Les photographies de bourgeonnements, de fleurs et de feuilles adultes ont été réalisées en intérieur par l’équipe INRAE du Domaine de Vassal à partir de matériel prélevé dans les collections ampélographiques du Centre de Ressources Biologiques de la Vigne de Vassal-Montpellier. Remarque : l’échelle des photos n’est pas la même pour les 3 organes présentés. Les photographies de bourgeonnement sont réduites (x 0,5 environ), celles des feuilles adultes également (x 0,25 environ) et celles des fleurs sont agrandies (x 4 environ).
- à l’extrémité du jeune rameau qui est fermée, avec une densité faible à moyenne des poils dressés et une densité nulle des poils couchés,
- aux jeunes feuilles qui sont rougeâtres à bronzées,
- aux rameaux herbacés présentant un port érigé et buissonnant, une section elliptique à circulaire, de couleur violacée, avec une densité nulle des poils couchés et des poils dressés,
- aux feuilles adultes petites à moyennes, orbiculaires, entières, involutées, avec un sinus pétiolaire ouvert en U, parfois limité par la nervure près du point pétiolaire, ou en V sur les feuilles des entre-cœurs, un limbe lisse, luisant, parfois légèrement gaufré ou martelé, avec une pigmentation anthocyanique des nervures moyenne à forte, et face inférieure, une densité nulle des poils couchés et une faible densité des poils dressés,
- aux fleurs de sexe mâle et présentant une pigmentation anthocyanique au niveau du point de soudure des pétales,
- aux sarments qui sont brun-rouge à violacé, avec une densité nulle des poils couchés et des poils dressés.
Profil génétique
Le profil génétique de la variété est donné pour les 9 marqueurs microsatellites (ou SSR) retenus dans le cadre du programme européen « GrapeGen06 » (http://www1.montpellier.inra.fr/grapegen06 ). Les valeurs absolues de taille d’allèle peuvent varier légèrement d’un laboratoire à l’autre mais les différences relatives entre les deux allèles d’un microsatellite sont stables. Les analyses génétiques ont été réalisées par l’équipe Génétique Vigne de l’INRA de Montpellier (Valérie Laucou) et par le Pôle Matériel Végétal de l’IFV (Delphine Legrand).
Microsatellite | VVS2 | VVMD5 | VVMD7 | VVMD27 | VRZAG62 | VRZAG79 | VVMD25 | VVMD28 | VVMD32 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Allele 1 |
120 |
250 |
245 |
236 |
180 |
256 |
236 |
239 |
236 |
Allele 2 |
159 |
261 |
259 |
238 |
190 |
258 |
238 |
245 |
245 |
Le degré de tolérance au phylloxéra radicicole ainsi que la résistance aux nématodes (Meloidogyne hapla, Meloidogyne incognita et Meloidogyne arenaria), à Agrobacterium vitis (bactérie responsable de la maladie des broussins) et à certains champignons du sol est précisé sur la base d’observations ou de données bibliographiques.
Le 3309 C offre un très bon degré de tolérance au phylloxéra radicicole mais il est sensible aux nématodes Meloidogyne arenaria et Meloidogyne incognita. Il présenterait un certain degré de tolérance à Agrobacterium vitis.
La production de bois par les souches de porte-greffe est indiquée (source : enquête ENTAV-ONIVINS auprès de la pépinière viticole, avril 2001). Les informations sur l’aptitude au débouturage, au bouturage et au greffage sont également spécifiées. Des précisions sont données lorsque la variété de porte-greffe nécessite des précautions particulières durant le greffage et la stratification.
La longueur des entre-nœuds est faible à moyenne et le diamètre est moyen. La pratique de l’ébourgeonnage en vert est recommandée. La croissance importante des prompts-bourgeons et la lignification des vrilles rendent le débouturage assez difficile. La production de bois est faible à moyenne (20 000 à 50 000 m/ha) avec parfois une certaine proportion de bois abîmés. Ce porte-greffe présente en revanche d’excellentes aptitudes en ce qui concerne la reprise au bouturage et au greffage. Ses bois se conservent facilement. Ils nécessitent une bonne réhydratation mais l’hormonage n’est pas indispensable et doit être modéré s’il est réalisé.
Tous les clones agréés sont indiqués ainsi que les surfaces de vigne-mères de ceux qui sont multipliés. La sélection clonale des porte-greffes est pour l’instant uniquement sanitaire.
En France, les 9 clones agréés de la variété 3309 C portent les numéros 8, 111, 143, 144, 147, 173, 188, 189 et 1160. Des difficultés d’assemblage ont parfois été rencontrées, notamment avec le clone 111. Parmi les clones agréés, ceux multipliés sont :
- clone n°8 : 25 ares de vignes-mères productrices de matériel certifié en 2017,
- clone n°111 : 9 ha 33 ares de vignes-mères productrices de matériel certifié en 2017,
- clone n°143 : 49 ha 81 ares de vignes-mères productrices de matériel certifié en 2017,
- clone n°144 : 197 ha 76 ares de vignes-mères productrices de matériel certifié en 2017,
- clone n°147 : 7 ha 99 ares de vignes-mères productrices de matériel certifié en 2017,
- clone n°1160 : 20 ha 46 ares de vignes-mères productrices de matériel certifié en 2017.
Les données sont issues de : Les chiffres de la pépinière viticole 2017, Données et bilans de FranceAgriMer, mai 2018.
Ce paragraphe renseigne sur le comportement de la variété de porte-greffe vis-à-vis de la structure, de la texture et de la composition du sol, de la teneur en éléments minéraux ainsi que du pH du sol. Il précise également le comportement du porte-greffe face à l’excès ou au manque d’eau pendant la période végétative. - La chlorose - La chlorose calcaire (ou ferrique) correspond à des problèmes d’assimilation du fer liés à une faible teneur en fer et/ou à une teneur élevée en carbonates. Le calcaire total seul ne donne qu’une idée imparfaite du pouvoir chlorosant du sol. Le calcaire actif correspond au pourcentage de carbonates présents dans la fraction fine du sol (argiles, limons fins). Selon les caractéristiques de la roche mère et son origine géologique, le sol représente un pourcentage variable du calcaire total. L’indice de pouvoir chlorosant (IPC) est un calcul qui prend en compte la teneur en calcaire actif et la teneur du sol en fer facilement extractible.Ces trois valeurs renseignent sur les risques de chlorose et permettent de choisir en conséquence la variété de porte-greffe la mieux adaptée. - La thyllose et le folletage Ces phénomènes de flétrissement du feuillage sont liés à des difficultés de circulation de l’eau dans la plante lorsque l’évapotranspiration est importante (vent sec succédant à une forte précipitation en période estivale), alors que l’absorption au niveau des racines est limitante. Dans ce cas, la forte tension qui existe au niveau des vaisseaux entraîne la formation de bulles d’air (cavitation) et de thylles (invagination de la membrane des cellules voisines dans les vaisseaux), ce qui provoque un ralentissement de la circulation de sève et un stress hydrique au niveau du feuillage.
Le degré de tolérance à la chlorose du 3309 C est faible à moyen et il ne résiste qu’à 20% de calcaire total, 11% de calcaire actif, et à un IPC de 10. Il présente en revanche un bon comportement en sols acides. Le 3309 C est sensible au stress hydrique, notamment lorsqu’il survient brusquement au cours du cycle végétatif. De même son adaptation aux excès d'humidité est mauvaise. Le 3309 C absorbe très facilement le magnésium et plus difficilement le potassium. Ce porte-greffe est extrêmement sensible aux chlorures et il doit être évité lorsqu’il existe des risques de salinité. Le 3309 C est bien adapté aux sols profonds, sablo-argileux, limono-argileux, pas ou peu calcaires.
Le porte-greffe peut interagir avec les caractéristiques du greffon relatives à la précocité du cycle végétatif, à la croissance et au développement des rameaux mais également aux composantes du rendement (fertilité et taille des baies). Dans certains cas, les risques d’incompatibilité ou de mauvaise affinité de la variété de porte-greffe avec une variété greffon sont précisés.
Le 3309 C a en général une très bonne affinité avec les greffons. Toutefois, quelques problèmes d’assemblage ont été signalés avec le Cabernet-Sauvignon, le Chenin, le Dattier de Beyrouth, le Pineau d’Aunis, le Riesling, la Syrah et le Sauvignon. Certaines de ces variétés sont cependant greffées en quantité importante avec le 3309 C. La vitesse de développement et de mise à fruits conférée par le 3309 C est un peu lente. La vigueur conférée est faible à moyenne et le développement végétatif obtenu est équilibré, notamment si la fertilité agronomique du sol n’est pas trop élevée. Le 3309 C favorise la nouaison des cépages sensibles aux phénomènes de coulure. Les produits obtenus avec les plants greffés sur ce porte-greffe sont de qualité reconnue et les assemblages réalisés avec le Cabernet franc, le Cabernet-Sauvignon, le Chardonnay, le Colombard, le Fer, le Gamay, le Gros Manseng, le Melon, le Merlot, le Petit Manseng, le Pinot, le Sauvignon, le Semillon, le Riesling, la Syrah et le Tannat notamment, sont particulièrement appréciés.
Le porte-greffe peut interagir avec les caractéristiques du greffon relatives à la précocité du cycle végétatif, à la croissance et au développement des rameaux mais également aux composantes du rendement (fertilité et taille des baies). Dans certains cas, les risques d’incompatibilité ou de mauvaise affinité de la variété de porte-greffe avec une variété greffon sont précisés.
- Catalogue des variétés et clones de vigne cultivés en France. Collectif, 2007, Ed. IFV, Le Grau-du-Roi, France.
- Fonds documentaire du Centre de Ressources Biologiques de la Vigne de Vassal-Montpellier, INRAE - Montpellier SupAgro, Marseillan, France.
- Cépages et vignobles de France, tome 1. P. Galet, 1988, Ed. Dehan, Montpellier, France.