161-49 C

161-49 Couderc

Il s’agit d’une variété issue d’un croisement entre Vitis riparia et Vitis berlandieri.

Feuille
Apex
Fleur
Feuille
Apex
Fleur
Origine génétique

L’origine génétique de la variété est également indiquée lorsqu’elle est connue grâce aux données d’hybrideurs, aux analyses génétiques publiées ou bien obtenues par les équipes INRAE de Montpellier (UMR AGAP) et du CRB-Vigne de Vassal-Montpellier.

Il s’agit d’une variété issue d’un croisement entre Vitis riparia et Vitis berlandieri.

Nom de la variété en France (et dénomination usuelle)

La variété de porte-greffe est présentée sous l’abréviation ou le nom figurant dans le Catalogue national qui est aussi le plus couramment utilisé dans la pratique de la pépinière viticole et de la viticulture française. Il n’existe pas de synonymie officielle pour les variétés de porte-greffes.

161-49 C

Obtenteur / sélectionneur et année d'obtention

Le nom de l’obtenteur et/ou du sélectionneur est indiqué ainsi que l’année d’obtention de la variété.

Georges Couderc, 1888.

Surface estimée du vignoble français greffé avec ce porte-greffe et principales régions d'utilisation

Les chiffres correspondent à des estimations réalisées à partir du cadastre viticole informatisé et de données bibliographiques.

22 000 ha . Bourgogne Franche-Comté, Champagne, Alsace, Charentes, Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes, Aquitaine, Provence-Alpes-Côte d’Azur, Val de Loire, Midi-Pyrénées.

Evolution des surfaces de vignes-mères

Les chiffres indiqués proviennent des cadastres viticoles (IVCC, ONIVIT, ONIVINS), des recensements généraux de l’agriculture (SCEES-INSEE), et du casier viticole informatisé (DGDDI).

Année
ha

1945

143

1955

392

1965

381

1975

251

1985

68

1995

68

2005

111

2015

48

Eléments de description ampélographique

Seuls les principaux éléments ampélographiques permettant de caractériser les porte-greffes et de les identifier ont été retenus. Ils sont décrits selon le code de description ampélographique reconnu par l’Organisation Internationale de la Vigne et du Vin (OIV), l’Union de la Protection des Obtentions Végétales (UPOV), l’Office Communautaire des Variétés Végétales (OCVV) et Bioversity International (pour plus d’information, voir le menu « Glossaire ampélographique ». Les photographies de bourgeonnements, de fleurs et de feuilles adultes ont été réalisées en intérieur par l’équipe INRAE du Domaine de Vassal à partir de matériel prélevé dans les collections ampélographiques du Centre de Ressources Biologiques de la Vigne de Vassal-Montpellier. Remarque : l’échelle des photos n’est pas la même pour les 3 organes présentés. Les photographies de bourgeonnement sont réduites (x 0,5 environ), celles des feuilles adultes également (x 0,25 environ) et celles des fleurs sont agrandies (x 4 environ).

L’identification fait appel :
- à l’extrémité du jeune rameau qui est demi-ouverte, avec une densité moyenne des poils couchés et une pigmentation anthocyanique en liseré,
- aux jeunes feuilles légèrement bronzées,
- aux rameaux herbacés allongés, de section elliptique, avec un contour côtelé, des entre-nœuds et des nœuds rouges face dorsale, et face ventrale des entre-nœuds verts et des nœuds rouges, avec une très faible densité des poils dressés sur les entre-nœuds et une densité faible à moyenne des poils dressés au niveau des nœuds,
- aux feuilles adultes qui sont vert foncé, cunéiformes, avec le limbe ondulé entre les nervures, un sinus pétiolaire en U ouvert, à fond souvent limité par la nervure au moins d’un côté près du point pétiolaire, une pigmentation anthocyanique faible à moyenne des nervures, des dents à côtés rectilignes (la dent terminale de la nervure centrale étant plus longue avec un côté concave et un côté convexe) et face inférieure et sur le pétiole, une densité moyenne à forte des poils dressés,
- aux fleurs de sexe femelle,
- aux baies qui sont très petites, de forme arrondie, et dont la couleur de l’épiderme est bleu-noir,
- aux sarments qui sont de couleur brun clair à brun foncé.

Profil génétique

Le profil génétique de la variété est donné pour les 9 marqueurs microsatellites (ou SSR) retenus dans le cadre du programme européen « GrapeGen06 » (http://www1.montpellier.inra.fr/grapegen06 ). Les valeurs absolues de taille d’allèle peuvent varier légèrement d’un laboratoire à l’autre mais les différences relatives entre les deux allèles d’un microsatellite sont stables. Les analyses génétiques ont été réalisées par l’équipe Génétique Vigne de l’INRA de Montpellier (Valérie Laucou) et par le Pôle Matériel Végétal de l’IFV (Delphine Legrand).

Microsatellite VVS2 VVMD5 VVMD7 VVMD27 VRZAG62 VRZAG79 VVMD25 VVMD28 VVMD32

Allele 1

135

225

231

236

192

256

236

214

265

Allele 2

139

263

251

269

196

260

269

241

265

Résistance aux parasites du sol

Le degré de tolérance au phylloxéra radicicole ainsi que la résistance aux nématodes (Meloidogyne hapla, Meloidogyne incognita et Meloidogyne arenaria), à Agrobacterium vitis (bactérie responsable de la maladie des broussins) et à certains champignons du sol est précisé sur la base d’observations ou de données bibliographiques.

Le 161-49 C offre un degré de tolérance élevé au phylloxéra radicicole mais sa résistance aux nématodes Meloidogyne incognita est moyenne ; il est sensible aux Meloidogyne arenaria.

Aptitudes à la multiplication végétative

La production de bois par les souches de porte-greffe est indiquée (source : enquête ENTAV-ONIVINS auprès de la pépinière viticole, avril 2001). Les informations sur l’aptitude au débouturage, au bouturage et au greffage sont également spécifiées. Des précisions sont données lorsque la variété de porte-greffe nécessite des précautions particulières durant le greffage et la stratification.

Le 161-49 C est un producteur de bois moyen (30 000 à 60 000 m/ha) avec parfois une certaine proportion de bois abîmés. Le débouturage est difficile du fait de la présence importante de vrilles. L’aptitude du 161-49 C au bouturage et au greffage n’est que moyenne. Les bois doivent être conservés dans de bonnes conditions. Ce porte-greffe nécessite une attention particulière durant la phase de stratification (durée, hormonage) et jusqu’à la plantation en pépinière.

Sélection clonale en France

Tous les clones agréés sont indiqués ainsi que les surfaces de vigne-mères de ceux qui sont multipliés. La sélection clonale des porte-greffes est pour l’instant uniquement sanitaire.

En France, les 10 clones agréés de la variété 161-49 C portent les numéros 170, 171, 176, 177, 190, 197, 198, 199, 225 et 239. Parmi ceux-ci, les clones multipliés sont :
- clone n°170 : 4 ha 18 ares de vignes-mères productrices de matériel certifié en 2017,
- clone n°171 : 81 ares de vignes-mères productrices de matériel certifié en 2017,
- clone n°176 : 10 ha 08 ares de vignes-mères productrices de matériel certifié en 2017,
- clone n°197 : 1 ha 50 ares de vignes-mères productrices de matériel certifié en 2017,
- clone n°198 : 30 ha 94 ares de vignes-mères productrices de matériel certifié en 2017.

Les données sont issues de : Les chiffres de la pépinière viticole 2017, Données et bilans de FranceAgriMer, mai 2018.

Adaptation au milieu

Ce paragraphe renseigne sur le comportement de la variété de porte-greffe vis-à-vis de la structure, de la texture et de la composition du sol, de la teneur en éléments minéraux ainsi que du pH du sol. Il précise également le comportement du porte-greffe face à l’excès ou au manque d’eau pendant la période végétative. - La chlorose - La chlorose calcaire (ou ferrique) correspond à des problèmes d’assimilation du fer liés à une faible teneur en fer et/ou à une teneur élevée en carbonates. Le calcaire total seul ne donne qu’une idée imparfaite du pouvoir chlorosant du sol. Le calcaire actif correspond au pourcentage de carbonates présents dans la fraction fine du sol (argiles, limons fins). Selon les caractéristiques de la roche mère et son origine géologique, le sol représente un pourcentage variable du calcaire total. L’indice de pouvoir chlorosant (IPC) est un calcul qui prend en compte la teneur en calcaire actif et la teneur du sol en fer facilement extractible.Ces trois valeurs renseignent sur les risques de chlorose et permettent de choisir en conséquence la variété de porte-greffe la mieux adaptée. - La thyllose et le folletage Ces phénomènes de flétrissement du feuillage sont liés à des difficultés de circulation de l’eau dans la plante lorsque l’évapotranspiration est importante (vent sec succédant à une forte précipitation en période estivale), alors que l’absorption au niveau des racines est limitante. Dans ce cas, la forte tension qui existe au niveau des vaisseaux entraîne la formation de bulles d’air (cavitation) et de thylles (invagination de la membrane des cellules voisines dans les vaisseaux), ce qui provoque un ralentissement de la circulation de sève et un stress hydrique au niveau du feuillage.

Le 161-49 C résiste jusqu’à 40% de calcaire total, 25% de calcaire actif et à un IPC de 50. La résistance à la sécheresse du 161-49 C est moyenne à bonne. Ce porte-greffe se montre très sensible à la thyllose, notamment lorsque les plants sont encore jeunes, ce qui peut entraîner des cas de folletage préjudiciables. Ce porte-greffe est également sensible aux excès temporaires d’humidité au printemps. Le 161-49 C est bien adapté aux sols calcaires ou argilo-calcaires, peu compacts, légers et assez profonds. Il est à éviter dans les sols trop compacts. Depuis quelques années, des cas de dépérissement de plantiers greffés sur 161-49 C ont été signalés. La région méridionale semble la plus concernée, mais des parcelles présentant des problèmes ont également été répertoriées dans d’autres régions. Les premiers symptômes (diminution importante de la vigueur) apparaissent le plus souvent à partir de la troisième année après la plantation. Un dysfonctionnement du cambium est généralement observé sur les plants atteints avec un épaississement anormal de l’écorce du tronc et des racines. Des travaux de recherche sont en cours pour essayer de mieux comprendre ce phénomène, qui est apparu dans certaines situations pédo-climatiques d’implantation de ce porte-greffe. En attendant d’en savoir plus sur les causes réelles de ce syndrome, la plus grande prudence est recommandée quant au choix de ce porte-greffe.

Interaction avec le greffon et objectifs de production

Le porte-greffe peut interagir avec les caractéristiques du greffon relatives à la précocité du cycle végétatif, à la croissance et au développement des rameaux mais également aux composantes du rendement (fertilité et taille des baies). Dans certains cas, les risques d’incompatibilité ou de mauvaise affinité de la variété de porte-greffe avec une variété greffon sont précisés.

La vitesse de développement et de mise à fruits conférée par le 161-49 C est un peu lente. De plus, la limitation des rendements durant les premières années permet également de réduire les risques de thyllose. La vigueur conférée par ce porte-greffe est moyenne et le développement végétatif est équilibré. Les produits obtenus avec les plants greffés sur ce porte-greffe sont habituellement de qualité et les assemblages réalisés notamment avec le Chardonnay, le Colombard, le Merlot, le Pinot et l’Ugni blanc sont particulièrement appréciés. Il donne également de bons résultats avec les hybrides interspécifiques producteurs. Cependant, quelques problèmes d’assemblage ont parfois été signalés, en particulier avec le Carignan, le Gamay et le Servant.

Références bibliographiques

Le porte-greffe peut interagir avec les caractéristiques du greffon relatives à la précocité du cycle végétatif, à la croissance et au développement des rameaux mais également aux composantes du rendement (fertilité et taille des baies). Dans certains cas, les risques d’incompatibilité ou de mauvaise affinité de la variété de porte-greffe avec une variété greffon sont précisés.

- Catalogue des variétés et clones de vigne cultivés en France. Collectif, 2007, Ed. IFV, Le Grau-du-Roi, France.
- Fonds documentaire du Centre de Ressources Biologiques de la Vigne de Vassal-Montpellier, INRAE - Montpellier SupAgro, Marseillan, France.
- Cépages et vignobles de France, tome 1. P. Galet, 1988, Ed. Dehan, Montpellier, France.